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Far West e Guerre indiane: la convivenza impossibile

di Charlotte Chaulin – da Herodote.net del 26 dicembre 2021

L’expression « guerres indiennes » est le nom donné aux conflits qui ont opposé les Indiens autochtones aux colons européens venus occuper leurs terres, du XVIIème au XIXème siècles. Si l’expression laisse sous-entendre que les Amérindiens formaient un bloc uni contre les principaux envahisseurs (colons britanniques puis américains), c’est loin d’être le cas ! Sioux, Apaches, Cheyennes, au total environ cinq cents tribus, vivaient alors sur le territoire des actuels États-Unis. 

Estimés entre 9 et 12 millions à la fin du XVème siècle, les Indiens d’Amérique du Nord ne furent plus que 250 000 à la fin du XIXème siècle, quand prirent fin lesdites guerres indiennes…

État des lieux de l’Amérique du nord avant l’arrivée des colons

L’Amérique précolombienne n’a jamais été ce que le puritain William Bradford en disait en 1620: « de vastes régions vides d’hommes qui, bien que fertiles et propices à l’habitation, sont dépourvues de tout habitant civilisé et occupées seulement par quelques brutes sauvages qui parcourent le pays en tous sens et diffèrent peu des bêtes sauvages qui font de même. » On estime sa population à quatre-vingt millions de personnes environ, du sud au nord, soit un total comparable à celui de l’Europe médiévale.

Qu’on les appelle Indiens d’Amérique, Amérindiens ou autochtones, les natifs vivent en tribus. Dans les plaines côtières de l’Est et du Sud-est, on rencontre des Indiens sédentaires, agriculteurs comme les Iroquois, Delaware, Cree, Cherokee. À l’ouest des Appalaches, dans la forêt orientale américaine, on rencontre les Potowatomi, Sauk ou Fox qui cultivent des céréales mais sont surtout des chasseurs semi-nomades. Encore plus à l’ouest, il y a les Indiens des plaines comme les Sioux, les Crow, les Cheyennes, les Pawnee ou les Arapaho. De l’autre côté des Montagnes Rocheuses, en Californie, les Yurok, Hupa, Pomo vivent de la pêche et de la chasse. Au sud-ouest entre les prairies du Centre et la Californie vivent des peuples agriculteurs sédentaires, les Hopi, Pueblos. 

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Une majorité de tribus a en commun de vivre presque exclusivement du bison. En abondance à travers toute l’Amérique du nord, ces imposants ruminants que les Américains appellent « buffalos », migrent chaque année à travers les Grandes Plaines. Avec la peau du bison, les Indiens font des tentes, des vêtements d’hiver, des pirogues, des coffres, des courroies, des couvertures de lit. Avec leurs os, ils confectionnent des outils, des aiguilles, des pointes de flèches. Avec les tendons et les intestins, ils fabriquent des liens, des lacets et des cordes pour les arcs. La bouse séchée leur fournit un combustible. La cervelle sert à tanner le cuir. Bref, tout est bon dans le bison. 

Les Indiens d’Amérique partagent aussi une spiritualité forte. Ils croient en un être supérieur, le « Grand Esprit » ou Grand Manitou (c’est le nom que lui donne Samuel de Champlain en 1627) auquel ils rendent un culte et dont ils espèrent obtenir des visions. Animistes, ils vénèrent la nature, les saisons, la terre et donnent des noms d’animaux à leurs enfants. Chaque clan a son chaman (dico), un guérisseur dont le statut est aussi important que celui du chef. La monnaie leur est inconnue ; ils pratiquent le troc et le don. Mais peut-être mesurent-ils avec des perles ou des coquillages la valeur des choses.

Loin d’être pacifistes, les Indiens se livrent des guerres intestines permanentes. Chaque clan a son chef, lui-même fils de chef ou désigné comme tel après s’être distingué au combat. L’étendue du territoire nord-américain fait que certaines tribus ne se rencontrent jamais. À chacune sa culture, sa langue, ses coutumes, malgré les quelques similarités évoquées. 

Le vrai choc des cultures que vont connaître ensemble les Indiens d’Amérique est celui qui résulte de la rencontre avec la culture occidentale des Européens. Au nombre de quelques centaines, les ancêtres des Amérindiens sont venus d’Asie environ 18 000 ans avant notre ère. Ils profitèrent de la dernière glaciation pour traverser à pied sec le détroit de Béring

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