Le gouvernement péruvien vient de lancer une croisade archéologique de taille : récupérer les trésors du Machu Picchu, le site inca le plus touristique du pays. Un sacré défi puisque 46 000 pièces des vestiges de la citadelle sont conservées dans les salles d’étude de la prestigieuse université américaine Yale.
.
di Diane Cambon, da Rue 89.com del 29 ottobre 2010
.
Alors que celle-ci refuse de restituer les objets acquis, le président péruvien Alan Garcia menace de recourir à toutes les instances légales possibles pour sauver son patrimoine culturel. Début novembre, le Pérou déposera une plainte devant la cour du Connecticut contre l’université pour « appropriation illicite d’objets archéologiques » :
« Nous nous sommes donnés comme objectif de fêter l’année prochaine le centenaire de la découverte du Macchu Pichu avec le patrimoine au complet. On ne peut pas accepter qu’une partie des reliques incas soient en possession de pilleurs hors du pays. »
C’est un ancien étudiant de Yale qui a découvert le Machu Picchu
Les fameuses reliques, des poteries, des bijoux en or et pierre précieuse et des ossements, sont détenues par l’université Yale depuis près de cent ans. En juillet 1911, Hiram Bingham, ancien étudiant de Yale devenu explorateur, révèle au monde entier l’existence de cette impressionnante citadelle inca située à 2 400 mètres d’altitude en pleine forêt tropicale.
Jusqu’en 1916, son équipe travaille sur les lieux pour défricher les ruines et emportera au passage des milliers de pièces pour les étudier. A l’époque, l’université de Yale s’engage à les resituer au bout de dix-huit mois.
Un siècle plus tard, seuls 369 objets sont en mesure d’être exposés d’après les archéologues, le reste a été gardé dans des cartons. Le président Garcia s’en agace :
« Ils ont eu plus de cent ans pour étudier les objets, il est temps de les restituer. Un silence de leur part signifierait qu’ils sont coupables de vol. »
Une action civile engagée contre l’université aux Etats-Unis
Mais les professeurs américains ont déjà fait savoir qu’ils n’avaient pas l’intention de rendre l’ensemble des pièces incas. Yale s’appuie sur une déclaration signée en septembre 2007 avec le ministère de la Culture péruvienne, selon laquelle l’université peut conserver les précieux objets.
Or, ce document n’a jamais été approuvé officiellement par le gouvernement péruvien, qui a répudié le texte puis entamé une action civile contre Yale devant le tribunal fédéral des Etats-Unis. Celle-ci est toujours en cours.
Selon le procureur péruvien Eduardo Ferrero, l’université Yale aurait, pour sa part, présenté un recours pour invalider la demande péruvienne de restitution des pièces. Le recteur considère qu’il existe un délai de « prescription acquisitive ».
Le Pérou semble bel et bien décidé à ne pas lâcher l’affaire. D’autant que plusieurs thèses récentes d’historiens assurent que la citadelle aurait été découverte neuf ans plus tôt, en juillet 1902, par le péruvien Agustin Lizarraga et que l’américain Bingham se serait contenté de suivre ses traces et de repartir ensuite avec un sacré butin.
_____________________________
Inserito su www.storiainrete.com il 2 novembre 2010